La Biologie du Développement consacrée par l’Académie des Sciences
Cette année, trois membres de la communauté de biologie du développement française ont été récompensés par des prix de l’Académie des sciences pour l’excellence et la portée de leurs travaux. Marie Manceau reçoit le prix Richard Lounsbery, Patrick Lemaire est récompensé par le prix Mottart et Olivier Hamant est le lauréat du prix Foulon. La SFBD se réjouit de voir les membres de sa communauté (dont son président) récompensés pour des travaux fondamentaux menés sur des espèces représentatives de la diversité du vivant.
Le prix Richard Lounsbery, décerné par l’Académie des sciences française et l’Académie nationale des sciences américaine (la NAS) récompense en 2020 Marie Manceau du Collège de France pour ses travaux remarquables en biologie du développement en particulier la formation et l’évolution de motifs périodiques sur le plumage des oiseaux.
Marie Manceau est directrice de recherche au CNRS et dirige une équipe au Centre interdisciplinaire de recherche en biologie (Collège de France/CNRS/Inserm). Son équipe étudie la formation au cours du développement de l’embryon des motifs qui parent les animaux sauvages. La diversité de ces derniers est utilisée comme outil : les membres du laboratoire modélisent mathématiquement et décrivent biologiquement les patterns observés dans le plumage des volailles, passereaux, émeus, autruches, ou manchots, identifiant ainsi des thèmes dans la variation, et éclairant les principes qui régissent la mise en place des motifs naturels.
Le prix Richard Lounsbery récompense par $75.000 un chercheur (âgé de moins de 45 ans) français ou américain pour ses réalisations en biologie et en médecine. Le prix est donné une année sur deux à un chercheur français ou américain. Il a été placé sous le double patronage de l’Académie des sciences, à Paris, et de la National Academy of sciences, à Washington. Le prix Richard Lounsbery a été créé en 1979 par Vera Lounsbery en mémoire de son mari et reçoit le soutien de la Fondation Lounsbery à Washington.
Le prix MOTTART (5000€) est décerné à Patrick Lemaire, directeur de recherche CNRS au Centre de recherche en biologie cellulaire de Montpellier (CNRS/université de Montpellier). Avec les membres de son équipe, il étudie le développement embryonnaire d’un petit invertébré marin, l’ascidie Phallusia mammillata, choisi en raison de la simplicité et de la transparence de ses embryons. Ses derniers travaux ont combiné des approches de microscopie, d’analyse d’images et de modélisation mathématique pour décrire, cellule par cellule, l’embryogenèse de cet animal et pour analyser le rôle de la communication entre les cellules.
Le prix Foulon (3000€) est décerné à Olivier Hamant, directeur de recherche à l’Inrae, au sein du laboratoire Reproduction et développement des plantes, à l’École Normale Supérieure de Lyon. Il est aussi chercheur associé à l’université de Cambridge (Royaume-Uni) et à l’université de Kumamoto (Japon). Il s’intéresse au rôle des forces dans la croissance et l’architecture des plantes. Il combine pour cela des approches de biologie moléculaire, de microscopie, de micromécanique et de modélisation informatique. Parallèlement, Olivier Hamant est fortement impliqué sur la question environnementale, via des formations interdisciplinaires sur l’anthropocène, des projets art-science et des publications.
Retrouvez ici l’ensemble des prix remis cette année par l’Académie des Sciences.