Renouvellement du CA 2023
Comme chaque année une partie du Conseil d’Administration de la société doit être renouvelée. Cinq membres du conseil sont sortants à la fin d’un premier mandat ou deuxième mandat: François AGNES, Bénédicte CHARRIER, Jérôme GROS, secrétaire général, Sophie JARRIAULT et Cédric MAURANGE. Seule, Bénédicte CHARRIER est candidate à sa ré-élection pour un 2ee mandat.
Nous avons reçu 10 candidatures pour ces 5 postes, dont vous trouverez les professions de foi ci-dessous.
Le vote se fera en ligne entre le 5 et le 20 décembre sur le site Pollen. Les membres de la SFBD recevront un mail personnel d’invitation au vote très prochainement. Le vote est anonymisé et vous ne pourrez voter que pour 5 candidat.e.s sur les 10.
Enfin, nous encourageons toute personne désirant participer, sans être membre du CA, à l’animation des comptes réseaux sociaux de la société (notamment Twitter) ou à l’organisation des événements de médiation scientifique, à nous contacter sfbd@sfbd.fr. Le CA n’est pas tout, nous avons besoin de l’implication de chacun!
Voici les profils et professions de foi des 10 candidats.
Bénédicte CHARRIER, DR CNRS, Cheffe de l’équipe « Morphogenesis of macroalgae« , Station Biologique (Roscoff)
Motivations
Je souhaite renouveler ma candidature au CA de la SFBD, suite à un premier mandat effectué de 2019 à 2022. Je suis DR1 CNRS, j’étudie l’embryogenèse des algues brunes, en particulier la mise en place des axes de croissance, le patterning des tissus et la mise en place des tissus tri-dimensionnels. J’utilise des approches d’imagerie quantitative et de modélisation mécanique.
Bilan de mon premier mandat : En tant que végétaliste, de surcroît phycologue, je pense avoir complété la diversité du CA en apportant et en essayant de partager mes convictions et pratiques parfois différents de ceux de mes collègues animalistes. En particulier, sensibilisée par le manque de moyen et la sous-représentativité de certaines thématiques de recherche, je suis sensible à la promotion d’une intégration la plus large possible, qui s’appuie sur le socle de connaissances et compétences issues des modèles classiques. Notamment auprès des doctorant.e.s., qui ont pu profiter d’inscription gratuite au dernier “shaping life meeting” organisé par l’IBDM. En plus d’avoir offert l’opportunité de présenter leurs travaux à certains doctorants, cette opération a résulté en l’ajout de nouveaux/elles adhérent.e.s à la SFBD.
Suite à une réflexion avec mes collègues du CA Yoan Coudert et Aude Maugarny-Calès, et avec l’accord du reste du CA, nous proposons actuellement aux adhérents un nouvel outil soutenant la prise de risque en biologie du développement: les bourses “transition de carrière”. Ces bourses financent des missions individuelles visant à faciliter une reconversion par l’apprentissage de nouvelles techniques ou de nouveaux modèles d’études. L’objectif est à la fois de soutenir les chercheurs en fin de thèse ou post-doctorants à se lancer dans une nouvelle aventure, et à catalyser l’émergence de nouvelles thématiques de recherche dans ce domaine.
Finalement, je suis trésorière adjointe, mais Marie-Ange Bonin, la trésorière principale, assure jusqu’à présent toutes les tâches ingrates avec brio.
Pourquoi un 2ème mandat? J’ai la conviction que la SFBD peut s’impliquer davantage dans le soutien à la recherche en biologie du développement par des actions concrètes et inclusives. La biologie du développement, en particulier végétale mais aussi animale, entame un tournant vers de nouveaux modèles expérimentaux, avec un attrait particulier récent pour le milieu marin qui est un réservoir de mécanismes de développement alternatifs. Je serai honorée de pouvoir accompagner ces changements en tant que membre du CA de la SFBD, entre autre au moyen des outils de soutien à la prise de risque et à la formation technique que la SFBD peut déployer.
Claudio COLLINET, CR CNRS, IBDM (Marseille)
Chercheur CNRS au sein de l’Institut de Biologie du Développement de Marseille (IBDM) depuis 2016, j’ai décidé de me porter candidat pour un mandat dans le conseil d’administration de la SFBD. Je résume ici en bref mon cursus scientifique et les raisons motivant ma candidature.
De nationalité Italienne, j’ai effectué un Master en Biotechnologie appliqué à la médicine à l’Université de Naples Federico II (Italie). Fasciné par la biologie cellulaire pure et dure plutôt que par ses applications dans le domaine médical, j’ai ensuite effectué un doctorat au Max Planck Institute of Moleculer Cell Biology and Genetics (MPI-CBG) à Dresde (Allemagne) sous la direction de Marino Zerial pour étudier les mécanismes d’endocytose et de trafficking intracellulaire dans les cellules de mammifère. Pour mon stage postdoctoral je me suis rapproché des thématiques de la biologie du développement et j’ai rejoint le groupe de Thomas Lecuit à l’Institut de Biologie du Développement de Marseille (IBDM) pour étudier la dynamique des tissus épithéliaux dans les embryons de Drosophile, avec un intérêt particulier pour les processus cellulaires sous-jacents. Depuis mon recrutement au CNRS en 2016, mes recherches sont à l’interface entre la biologie du développement, la biologie cellulaire et la biophysique. J’essaye de comprendre comment la contractilité cellulaire et tissulaire contrôle la morphogenèse épithéliale, en intégrant une information de type génétique, mécanique et géométrique. Pour cela j’utilise toujours l’embryon de Drosophile comme système modèle.
En plus de mon activité de chercheur dans le laboratoire, je suis bien conscient de l’importance du rôle du chercheur dans la communication scientifique, la diffusion de la connaissance dans notre société et l’éducation des jeunes générations. Je participe donc activement à différents évènements de vulgarisation scientifique comme les rencontres Declics dans les lycées marseillais ainsi que des journées portes ouvertes dans notre laboratoire. Je suis aussi impliqué dans l’encadrement d’étudiants dans le laboratoire et je participe volontiers à l’enseignement des activités de la recherche à différents niveaux. Enfin, j’ai déjà participé à l’organisation des congrès scientifiques tel que le French Drosophila Research Conference en 2018.
Après plus de 10 ans de recherche à la paillasse dans notre institut à Marseille, j’ai décidé de m’engager au service de la SFBD pour contribuer à sa croissance et son activité au profit de la communauté des biologistes du développement en France et à l’étranger. Je participe régulièrement aux congrès de la SFBD et j’ai eu à plusieurs occasions la possibilité d’apprécier le dynamisme et la pluralité de la communauté afférente à la SFBD, qui regroupe des chercheurs français et étrangers. Je suis convaincu que les différentes actions menées par la SFBD, notamment celles pour le soutien des jeunes chercheur(es) et celles visant à créer des occasions de rencontre pour les chercheur(es) à différentes étapes de leur carrière, apportent une vraie valeur ajoutée à la communauté. Pendant mon mandat je m’engage à poursuivre cela. Je souhaite aussi améliorer la visibilité de la SFBD en France et à l’étranger en promouvant encore des congrès couplés entre la SFBD et d’autres sociétés de biologie du développement européennes. Enfin, je souhaite apporter à la communauté ma vision, ma passion et mes compétences en tant que biologiste cellulaire, dans l’espoir de pouvoir encore plus renforcer les liens entre la biologie cellulaire et la biologie du développement, ma devise étant : « Pour comprendre le développement on doit etudier les activités cellulaires sous-jacents et ces dernières ne peuvent être comprise que dans le contexte plus large du développement ».
Pascal DE SANTA BARBARA, PhyMedExp, Université de Montpellier
Membre de la Société Française de Biologie du Développement depuis plus de 20 ans, j’ai pu apprécier la richesse et la diversité de cette communauté qui initialement m’a aidé à développer une recherche basée sur la biologie du développement à mon retour des USA.
Mon équipe localisée à Montpellier s’intéresse au développement du tube digestif en utilisant le modèle aviaire afin de mieux comprendre les mécanismes responsables de pathologies digestives. Cette recherche translationnelle, combinant études fondamentales et cliniques, nous a permis de montrer l’intérêt d’utiliser l’embryon de poulet pour identifier les mécanismes d’immaturité et la réactivation de processus développementaux dans plusieurs pathologies touchant la motricité digestive chez l’enfant. Ces études nous ont amenés à être en contact avec les associations de patients et ainsi à apprendre à informer différentes parties de la société (patients, lycéens…) à l’utilité de la biologie du développement. Ces actions de médiation scientifique sont nécessaires et de plus en plus utiles pour renforcer le lien entre chercheurs et l’ensemble de la population. Pour l’ensemble de ces raisons, je souhaite m’impliquer dans la vie et le fonctionnement de la Société Française de Biologie du Développement en me portant candidat à son Conseil d’Administration.
Mélanie GRACIA, Chercheuse post-doctorante, Institut Curie (Paris)
My name is Mélanie Gracia and I am a 32 years-old post-doctoral researcher passionate about developmental biology. In order to contribute to our developmentalist community and increase the visibility of our field, I would like to enter the SFBD board.
From the moment I discovered developmental biology during my bachelor in Toulouse, it became my main scientific interest. The idea that a whole individual originates from a single cell is truly fascinating, and trying to understand how this unique cell could give rise to drastically different organisms depending on cells behaviors was appealing.
It’s with this in mind that I looked for my first internship, and completely fell in love with developmental biology, leading me a few years later to a PhD in Magali Suzanne lab at the CBI of Toulouse. During my PhD, I studied the mechanical impact of Epithelial-to-Mesenchymal Transition (EMT) on tissue morphogenesis by dissecting the intracellular reorganizations occurring in the early stages of EMT in Drosophila melanogaster. In 2020, I was honored to receive the SFBD thesis prize for this work, and with this the opportunity to present my work during the SFBD meeting “From cell to embryo” in front of an audience of developmental biology specialists.
After my PhD defense, I joined Yohanns Bellaiche lab at the Curie Institute in Paris, where I am currently working on understanding the interplay between tissue compaction and cellular behaviors, such as cell division or cell death, during the development of the dorsal thorax of the fruit fly. Recently, I participated to public outreach, by presenting development biology and model organisms during the “Fête de la Sciences”. This interaction with families and children comforted me on the importance of developing outreach to increase the visibility of our discipline, and help people better understand the importance of studying developmental biology.
As a young researcher who benefited from the support of the society through a PhD award, I think that the work of the SFBD is essential to build up our community. To this end, I would like to join the SFBD board to be actively involved in the life of the development biology community, to promote our discipline and help young researcher benefit from the SFBD support, as I had before.
Nicolas HAUPAIX, chercheur post-doctorant, IRCAN (Nice)
Je m’appelle Nicolas Haupaix. J’ai obtenu mon doctorat en 2014 à l’Université de Nice Sophia Antipolis sous la direction de Hitoyoshi Yasuo. J’ai poursuivi mon travail en tant que postdoc au Collège de France dans le laboratoire de Marie Manceau et à l’Institut Max Planck pour la recherche interdisciplinaire dans le département de Jochen Rink. Je suis actuellement postdoc dans l’équipe d’Eric Röttinger à l’Institut de recherche sur le cancer et le vieillissement (IRCAN) à Nice depuis septembre 2022. Mon parcours académique est marqué par l’utilisation de nombreux modèles expérimentaux vertébrés et invertébrés tels que la drosophile, les ascidies, les cailles du Japon, les planaires et les anémones mais aussi des modèles non conventionnels tels que les perdrix, les faisans, les ratites et les planaires terrestres. Bien que profondément fasciné par chacun de ces modèles, je n’en plébiscite aucun car mon attrait pour eux réside dans les différences parfois massives, souvent subtiles, de leurs mécanismes de développementaux.
Mon projet actuel s’inscrit parfaitement dans cette démarche puisque je cherche à identifier l’origine embryonnaire des cancers pédiatriques du système nerveux chez l’anémone Nematostella vectensis. Ce projet tire parti de la simplicité du système nerveux des cnidaires, de leur remarquable capacité de régénération et de l’origine ancestrale du cancer.
Ma candidature est motivée par l’envie de m’investir dans la communauté scientifique d’une autre manière que mon activité de recherche. En rejoignant le bureau de la SFBD, je souhaite m’impliquer dans les activités existantes et promouvoir le dynamisme de la biologie du développement en France auprès des autorités, du grand public et aussi des scientifiques eux- mêmes :
- – Je suis particulièrement intéressé par le développement d’actions et de communication auprès des jeunes scientifiques (doctorants et postdocs) qui hésitent à s’impliquer dans la communauté scientifique en dehors de la paillasse (par manque de temps, de légitimité, d’autocensure…) ou qui ne savent pas comment le faire.
- – Je souhaite également m’impliquer dans l’organisation d’activités de médiation scientifique auprès du grand public afin de promouvoir la recherche fondamentale et l’immense atout qu’elle représente pour l’avenir de la nation.
Jean-Léon Maître, Chef d’équipe à l’Institut Curie (Paris)
I am fascinated by how the shapes of living organisms emerge during embryonic development. Since 2016, I lead a research group, which focuses on the shape changes of the early mammalian embryo using live microscopy and biophysical approaches on mouse embryos, as well as to some extent in other mammalian species such as humans. We like to borrow concepts from soft matter physics and material sciences to describe embryos, as this is essential to understand how the embryo changes shape. This leads us to talk to scientists from very different backgrounds such as physicists, which is quite enriching. Recently, we also started working with medical doctors and we are happy to see how some of the concepts proposed by the lab could help improve the treatments of infertility.
The reason I would like to get more involved with the developmental biology community is that, as John Wallingford (almost) wrote in a beautiful piece in 2019: “If you want to know what gets me out of bed in the morning, most days it really is” preimplantation development! After 15 years doing research in developmental biology, I have very much enjoyed benefiting from the various events that our community has organized. Since 6 years that I do research in France, my team and I have also directly benefitted from the actions of the SFBD. I am simply keen to contribute and help keep this community as interesting and friendly as it is. I would also like very much to contribute making this community as welcoming as possible for the foreigners who honor us by joining the French research community. We need the best scientists to join us, wherever they come from! Finally, I would like to help making developmental biology more popular to other biologists and to the public. Since I am in France, I have taken every possible opportunities to talk to the public and made sure to pass on my passion for embryos. I would be glad to help further promote this aspect within the SFBD as well.
Mathilde PARIS, CR CNRS à l’IGFL (Lyon)
Je m’appelle Mathilde PARIS et je suis chercheure CNRS à l’IGFL (Lyon). Je fais acte de candidature pour le conseil d’administration de la SFBD.
Je m’intéresse à l’évolution des formes chez les animaux. Je cherche notamment à comprendre comment des changements dans la régulation de l’expression des gènes influencent des changements aux cours du développement embryonnaire, qui mènent in fine à des innovations morphologiques.
J’ai soutenu ma thèse dans l’équipe de Vincent Laudet fin 2008 au LBMC (ENS de Lyon), puis ai fait deux stages post-doctoraux à UC Berkeley dans les équipes de Mike Eisen puis Lior Pachter (USA) et ai obtenu mon poste de chargée de recherche CNRS dans l’équipe de Benjamin Prud’homme à l’IBDM (Marseille) en 2014. J’ai intégré l’équipe de Michalis Averof en 2018 à l’IGFL (ENS de Lyon), où je suis actuellement.
Mes sujets de recherche ont toujours été liés à la régulation génétique du développement, dans un cadre évolutif. J’ai travaillé sur l’évolution de la régulation de la métamorphose par les hormones thyroïdiennes (notamment chez l’amphioxus) au cours de ma thèse, puis sur l’évolution de la régulation du développement précoce et de la pigmentation chez différentes espèces de Drosophiles. J’étudie actuellement la régénération chez le Crustacé modèle Parhyale hawaiensis. Nous avons récemment montré que chez cet animal la régénération permet de recréer des pattes indiscernables des pattes intactes, ce qui suggère que les mécanismes impliqués au cours de la régénération pourraient être les mêmes que ceux responsables de la formation des pattes au cours de l’embryogénèse. Ces résultats suggèrent que le réseau de régulation de l’embryogénèse a été co-opté au cours de l’évolution. Cependant nous avons montré que les mêmes gènes sont exprimés au cours de ces deux processi mais avec des dynamiques différentes. Nous sommes en train de comparer les réseaux régulatoires du développement et de la régénération afin de comprendre comment ils peuvent mener à la formation de membres identiques.
J’utilise des méthodes de génomique fonctionnelle (principalement RNA-seq et ATAC-seq, en « bulk » ou à l’échelle de la cellule individuelle). J’ai un profil interdisciplinaire, en biologie du développement, en biologie moléculaire et évolutive et en bio-informatique et modélisation (par exemple j’ai récemment développé un modèle bayésien pour étudier l’expression génique au cours de l’embryogénèse et de la régénération).
Les raisons de ma candidature au conseil d’administration de la SFBD sont les suivantes : – Je souhaite participer plus activement à l’organisation collective de la recherche française.
– J’avais été honorée de bénéficier d’une bourse SFBD pendant ma thèse et je souhaite contribuer à aider les nouveaux étudiants à profiter de ces bourses.
– J’espère que mes compétences en génomique pourront être un complément utile au conseil d’administration.
En espérant que ma candidature sera évaluée positivement, veuillez agréer l’expression de mes sincères salutations.
Eric Theveneau, CR CNRS, CBI (Toulouse)
Biologiste du développement de formation, je m’intéresse principalement à la façon dont les cellules se déplacent. Au cours des 20 dernières années, cette thématique m’a amené à travailler sur diverses questions. Quand et comment une cellule quitte‐t‐elle son tissu d’origine ? Comment est contrôlée la migration directionelle? Quelles influences ont les interactions homotypiques et hétérotypiques entre les cellules ? Comment sont intégrés les différents signaux reçus de l’environnement local ? Pour tenter de répondre à ces questions, j’ai utilisé les cellules de la crête neurale, les placodes et le tube neural chez l’embryon de poulet, de Xénope et de zébrafish et des lignées cellulaires de crêtes neurales murines. Par ailleurs, mes projets m’ont amené à utiliser une grande palette d’outils allant de la biologie moléculaire, à la biochimie en passant par la videomicroscopie, l’optogénétique, la microfluidique ou encore la culture cellulaire et l’utilisation de biosensors. Enfin, au fil des ans, j’ai développé ou participé à de nombreuses collaborations avec des physiciens et des mathématiciens.
J’ai essayé d’apporter ma contribution à la communauté par le biais d’organisation de conférences internationales permettant la rencontre de la biologie du développement avec d’autres disciplines. En 2017, nous avons organisé au Muséum de Toulouse un meeting du GDR 3604 modèles aviaires auquel nous avions invité des chercheurs travaillant sur le comportement et la génomique. En 2022, nous avons organisé au CBI un meeting d’optogénétique au sein duquel de nombreux projets de biologie du développement étaient représentés sur le zébrafish, la caille ou encore la drosophile, au côté de projets de biologie moléculaire, de biologie cellulaire, de physiologie, de thérapie ou encore de comportement. J’ai également participé en tant qu’éditeur invité à des ouvrages collectifs mettant en avant la biologie du développement tels que des numéros spéciaux de Developmental Biology sur l’adhérence cellulaire (2015), ou Genesis sur la plasticité epithélium‐mésenchyme (in prep, 2023). Ou encore un livre de la collection Methods in Molecular Biology sur l’EMT (2021) faisant la part belle aux techniques d’investigations des mouvements cellulaires in et ex vivo à partir de modèles embryonnaires.
En rejoignant la SFBD, j’espère apporter ma vision pluridisciplinaire et multi modèles. La biologie du développement se définie par les questions qu’elle aborde et non par les techniques qu’elle utilise. Je vois donc la biologie du développement comme un creuset, représentant une opportunité unique de casser les barrières entre les disciplines. Dans ce contexte, je crois qu’il est important de continuer à œuvrer pour un renforcement des liens entre la SFBD et d’autres sociétés savantes. Je pense notamment à la Société de Biologie Cellulaire de France (SBCF), la Société Française de Biologie de la Matrice Extracellulaire (SFBMEc) ou la Société Française du Cancer (SfC) ou encore à The Epithelial‐Mesenchymal Transition International Association (TEMTIA) dont je suis membre élu. Nous devons aussi continuer à travailler avec nos collègues développementalistes internationaux dans la tradition de ce qu’a fait la SFBD ces 20 dernières années. Mais il nous faut aussi œuvrer à créer des ponts avec nos collègues physiciens, mathématiciens, cliniciens, ingénieurs et informaticiens. Lignage/identité, morphogenèse, patterning, hétérogénéité, coopération, compétition, plasticité, évolution, les questions fondamentales de la biologie du développement et les mécanismes associés sont si complexes que l’on ne saurait se priver de la richesse des concepts et des méthodologies de nos collègues des autres champs disciplinaires.
Stefano TIOZZO, DR CNRS, LBD (Villefranche sur Mer)
Je m’appelle Stefano Tiozzo, je suis directeur de recherche au CNRS (CNRS-DR2) au Laboratoire de Biologie du Développement de Villefranche sur Mer (LBDV – UMR7009), et je vous écris pour proposer ma candidature au Conseil d’Administration de la Société Française de Biologie du Développement.
J’ai commencé ma carrière scientifique au Centre de Biotechnologie CRIBI (Université de Padoue, Italie), en comparant les effets des cytokines sur la régénération musculaire chez la souris, le rat et le poulet par des approches in vitro. Puis, au Smithsonian Tropical Research Institute (Panama), je me suis intéressé aux invertébrés marins, en étudiant l’évolution des protéines chez les oursins. J’ai commencé à étudier l’évolution du système nerveux chez les ascidies solitaires et coloniales au cours de ma thèse, durant laquelle j’ai partagé mon temps entre l’Université de Padoue, l’Institut Alfred Fessard (Gif-sur- Yvette) et l’Université du Queensland (Australie). J’ai été fasciné par la diversité et la plasticité des voies de développement qui caractérisent ce groupe de chordés. Ainsi, lors de mon post-doctorat à l’Université de Stanford (USA), au Marine Biological Laboratory (USA) et à l’UC Santa Barbara (USA), j’ai continué à travailler sur différents aspects du développement asexué et de la régénération des tuniciers coloniaux. Plutôt que de me concentrer sur des aspects mécanistiques spécifiques du développement, je me suis progressivement intéressé à la manière dont différentes voies de développement peuvent conduire à la formation de structures similaires, explorant les degrés de liberté ainsi que les contraintes que l’évolution impose aux processus développementaux. C’est pourquoi, depuis que j’ai rejoint le CNRS en 2010 à la tête de mon propre groupe de recherche au Laboratoire de Biologie du Développement de Villefranche-sur- mer, je continue principalement à utiliser les tuniciers pour comparer la régénération du corps entier et le développement asexué et mieux comprendre leur évolution.
Du fait que j’ai côtoyé divers environnements académiques et culturels, je crois que mon expérience internationale et mes intérêts pour les aspects « moins caractéristiques » du développement, pourraient apporter de nouvelles perspectives au service de la SFBD. Si je suis élu, je voudrais particulièrement renforcer les aspects de sensibilisation vers le grand public. En particulier, je souhaite proposer des moyens de partager avec un public non scientifique les connaissances de base sur l’évolution et le développement, en tant que forces motrices de la diversité des formes de vie. Je crois qu’à notre époque charnière, la vulgarisation scientifique de ces concepts et la promotion de la pensée critique scientifique deviennent de plus en plus un devoir pour nous.
Laurent YVERNOGEAU, CR INSERM, IBPS (Paris)
J’ai réalisé ma thèse en biologie du développement à l’université de Nantes en 2009 sous la direction de Josiane Fontaine-Pérus. Ma thèse portait sur les origines ainsi que les interactions entre les cellules endothéliales et les cellules musculaires qui colonisent le membre de l’embryon.
J’ai poursuivi par un premier Post-doctorat à Paris (2010-2012), dans le laboratoire de Thierry Jaffredo, où je me suis attaché à développer un système de culture cellulaire permettant de récapituler les étapes précoces de formations de cellules hématopoïétiques à partir de cellules endothéliales issues du mésoderme présomitique. J’ai également utilisé le système de greffes chimères caille/poulet et poulet GFP/poulet pour étudier le développement de la vascularisation de la moelle osseuse.
J’ai ensuite effectué un second Post-doctorat à Utrecht aux Pays-Bas à l’Institut Hubrecht dans le laboratoire de Catherine Robin (2013-2020). J’y ai poursuivi mes études sur le développement du système hématopoïétique chez l’embryon et utilisé des techniques de transcriptomiques spatiales (Tomo-seq).
Je suis rentré en France au début de l’année 2021 et obtenu un poste de CRCN à l’INSERM en 2022 pour déchiffrer les étapes précoces de formation de cellules endothéliales hémogéniques en utilisant des approches de greffes hétérospécifiques (caille-poule) sur l’embryon d’oiseau, des approches de culture cellulaire in vitro (lignées primaires et huiPSCs) et des approches de transcriptomiques (scRNA-seq, transcriptomique spatiale).
Je suis membre de la SFBD depuis plusieurs années et depuis mon retour des Pays-Bas, je souhaiterai devenir un membre actif de la SFBD. C’est notamment au travers des congrès de la SFBD que j’ai eu la chance de pouvoir présenter mes premiers travaux de recherche, une première étape importante dans la vie d’un chercheur. C’est mon intérêt pour la biologie du développement qui me suit depuis le début de ma carrière qui m’entraîne naturellement à proposer ma candidature en postulant au CA de la SFBD. M’investir au sein de la SFBD sera pour moi un moyen de transmettre ma passion aux jeunes chercheurs mais aussi d’essayer de développer et de maintenir l’intérêt de cette discipline au sein de la communauté scientifique. Pour cette raison j’aimerai investir pleinement au sein de la SFBD pour promouvoir la mobilité des jeunes chercheurs à travers l’obtention de prix scientifiques ou de bourses de voyage pour présenter leurs travaux de recherche et pour développer leur réseau professionnel.