Prix de thèse SFBD 2018: Dr. Mathilde Dumond
Premier prix :
→ Invitation à donner une conférence plénière lors de la réunion conjointe de la SFBD, SPDB et SEBD à Porto, les 7 et 10 novembre 2018
→ Prix de 1000 €
En 2018, le prix de thèse SFBD a été attribué à Mathilde Dumond pour son doctorat intitulé: « De la variabilité cellulaire à la reproductibilité des formes: mécanique et morphogenèse des sépales chez Arabidopsis thaliana ». Ces travaux ont été publiés dans les revues Developmental Cell en 2017 ainsi que Current Biology en 2017 et Current Biology en 2016. Mathilde Dumond a fait sa thèse sous la direction de Pr. Arezki Boudaoud et Dr. Olivier Hamant dans le laboratoire « Reproduction et développement des plantes » à l’ENS, à Lyon.
À propos de la gagnante :
Au cours de son doctorat, Mathilde Dumond a abordé une question cruciale en biologie du développement: comment les organismes assurent la reproductibilité de la forme et de la taille des organes au cours du développement. Elle a abordé cette question en utilisant comme modèle les nombreux sépales (la couche protectrice du bourgeon floral) produits par une seule plante d’Arabidopsis thaliana. Grâce au grand nombre de sépales produits par chaque plante, elle a pu caractériser finement la structure de leur variabilité morphologique à l’échelle des organes et des cellules et la relier aux propriétés mécaniques des cellules qu’elle a mesurées par microscopie à force atomique. Elle a ensuite construit un modèle de calcul en tenant compte des propriétés mécaniques des cellules pour expliquer la forme des sépales et leur reproductibilité. Ses résultats montrent d’une part que les propriétés mécaniques informent sur la forme globale des organes. Plus étonnamment, elle a trouvé que les propriétés mécaniques des cellules individuelles sont très variables et son modèle prédit que cette variabilité à l’échelle cellulaire est nécessaire pour assurer la reproductibilité de la forme et de la taille des organes, par un processus de moyennage spatio-temporel. Ainsi, l’identification d’un mutant augmentant la variabilité des formes de sépales a montré une variabilité spatiale réduite à l’échelle cellulaire. Ce travail original et pluridisciplinaire établit ainsi que la variabilité à l’échelle cellulaire peut permettre le développement reproductible d’un organe, et qu’une diminution de cette variabilité cellulaire est délétère pour l’organisme.
Le jury a été impressionné par l’impact conceptuel de ce travail, qui combine la modélisation computationnelle, la mesure des propriétés mécaniques locales et la génétique du développement. Ce travail montre que l’exploration de phénomènes mal compris dans des systèmes modèles peu étudiés, ici l’Arabidopsis sépal, peut conduire à une compréhension générale de la logique développementale.
La SFBD lui adresse tous ses vœux de réussite pour la poursuite de sa carrière.
Lien vers le résumé de thèse